Apalis à gorge jaune
Apalis flavida - Yellow-breasted Apalis
Identification
L'Apalis à gorge jaune est une cisticole africaine de petite taille et malgré sa longue queue elle n'est guère plus grande que notre Cisticole des joncs.
Ses caractéristiques principales sont des yeux de couleur brun-rougeâtre à brun-noisette entourés d'un cercle orbital rouge-brique contrastant avec la tête gris à gris foncé qui se fond elle-même dans les parties supérieures verdâtre. Le bec est noir, fin et pointu, au culmen courbé. La base des mandibules et le maxillaire peuvent être blanc-grisâtre. La gorge est blanche nettement délimitée par la poitrine jaune. Le ventre et les flancs sont blanc-jaunâtre. Une tâche noire plus ou moins étendue peut se situer entre la poitrine et le ventre, notamment chez la ssp neglecta. Les parties supérieures sont jaune vert-olive. Les rémiges sont brun foncé bordées extérieurement de vert. Les rectrices en étage sont vertes à brunes aux extrémités jaunes sauf les deux rectrices externes totalement jaunes. Les pattes sont brun-rosé.
La femelle est plus terne que le mâle et n'a généralement pas de tâche noire sur la poitrine, tout du moins aussi grande que le mâle. Le juvénile possède un plumage vert-olive terne dans lequel se confond la calotte. Les parties inférieures sont lavées de jaune. Le cercle orbital est blanc et le bec de couleur corne.
L'espèce est répartie en 7 sous-espèces qui diffèrent par l'étendue de gris sur la face et la calotte et dans une moindre mesure par la couleur du dos, de la poitrine et de la queue. Ces variations sont assez complexes et encore ouvertes à discussions, pourtant aujourd'hui on parle souvent de deux grands groupes ; les individus " à gorge jaune " et les individus " à queue brune ".
Indications subspécifiques 7 sous-espèces
- Apalis flavida flavida (w Angola and n Namibia to nw Zimbabwe)
- Apalis flavida caniceps (Senegal and Gambia to w Kenya and n Angola)
- Apalis flavida abyssinica (sw Ethiopia)
- Apalis flavida pugnax (w and c Kenya)
- Apalis flavida golzi (Taita Hills. se Kenya. to c Tanzania and Rwanda)
- Apalis flavida neglecta (e Angola to se Kenya and e Tanzania south to Mozambique and n South Africa)
- Apalis flavida florisuga (se South Africa)
Noms étrangers
- Yellow-breasted Apalis,
- Apalis pechigualdo,
- apális-de-peito-amarelo,
- Gelbbrust-Feinsänger,
- fehértorkú liánposzáta,
- Geelborstapalis,
- Apalis pettogiallo,
- gulbröstad apalis,
- Gulbrystapalis,
- penička žltoprsá,
- prinie žlutoprsá,
- Gulbrystet Apalis,
- keltarinta-apali,
- Geelborskleinjantjie,
- apalis pitgroc,
- nikornik żółtopierśny,
- Желтогрудый апалис,
- キムネイロムシクイ,
- 黄胸娇莺,
- gulbröstad apalis,
- 黃胸嬌鶯,
Voix chant et cris
L'Apalis à gorge jaune chante surtout au lever du jour, depuis un perchoir bien éclairé et ce quasiment toute l'année. Mâles et femelles peuvent s'adonner à de longs échanges et il a été noté que ces derniers pouvaient être inter-spécifiques à chaque couple. Ils ont pour fonction de maintenir le contact dans le couple et sont principalement initiés par les mâles.
Il existe de nombreuses variations vocales chez les mâles des deux grands groupes annoncés précédemment dans la partie description.
Le mâle du groupe " à gorge jaune " possède un chant lent mais régulier répété jusqu'à 30 fois et à sonorité métallique. Il s'agit d'un "krrik ou kri-krrik", "chirip" ou "pillup". La femelle lui répond par un simple appel ou une série de cris plus stridents "jee jee jee" ou "twee-twee-twee".
Le mâle du groupe " à queue brune " possède un chant sec, plus aigu et plus rapide. Les interactions entre mâles et femelles sont différentes en fonction de la distance qui les sépare. Le mâle émet des "cheede cheede cheedle cheede" ou "chira chira chira" lorsqu'il est assez proche de la femelle, celle-ci répond par un "chieeerr". En cas d'éloignement le mâle communique avec la femelle par "chirup chirup chirup", la femelle répond par "twea twea twea".
Habitat
De par son adaptabilité, l'Apalis à gorge jaune occupe une large variété d'habitats forestiers. Cela comprend les lisières de forêts sempervirentes, les fourrés d'acacias et les zones broussailleuses semi-arides ainsi que les jardins.
En Afrique de l'Ouest et Afrique australe elle préfèrera les forêts et les plaines plus humides et les vallées fluviales.
Comportement traits de caractère
L'Apalis à gorge jaune est globalement sédentaire, seuls quelques mouvements saisonniers sont observés sur de petites altitudes.
L'espèce vit en solitaire ou en couple, tout au plus en petits groupes familiaux. Naturellement active, elle se déplace à tous les niveaux de la végétation de son environnement boisé, au plus haut jusqu'à 2,5 mètres. C'est en sautillant et en fouillant énergiquement les feuilles des strates végétales, des touffes de gui et des zones fleuries qu'elle recherche sa nourriture. À ce titre elle se joint volontiers aux rondes mixtes. Sa zone de recherche et ses déplacements d'arbres en arbres semblent être inscrits dans une routine quotidienne.
L'Apalis à gorge jaune est très territoriale et défend ardemment son territoire tout au long de l'année.
Alimentationmode et régime
Le régime alimentaire de l'Apalis à gorge jaune est essentiellement composé de petits vertébrés, incluant larves et nymphes. Il est complété par du nectar d'aloe et de quelques fruits. Les proies sont assez petites et rarement attrapées en vol. Il s'agit de diptères, coléoptères, orthoptères, hyménoptères, mantidés, termites et cochenilles.
Reproduction nidification
L'Apalis à gorge jaune se reproduit principalement pendant la saison des pluies locales. Le couple est monogame et territorial. Il s'agit d'une reproduction en couple solitaire.
La parade du mâle consiste à rabaisser les ailes le long du corps et à rehausser la queue qu'il met parfois en éventail. Il est courant d'observer des poursuites entre les deux partenaires avant la copulation. Le site choisi pour la construction du nid est généralement un acacia ou un bosquet dense, à faible hauteur (entre 90 centimètres et 1,5 mètres de haut) où il pourra être suspendu à une ou plusieurs branches.
Le nid en forme de bourse est bombé et possède une entrée au sommet bien dissimulée dans la végétation dense qui la surplombe. Il est construit à base d'herbes, d'écorces, de feuilles mortes, de lichen, de fleurs ou de gousses. Le tout est consolidé et finalisé par des fils de toiles d'araignées que l'oiseau tisse méticuleusement pour obtenir une boule compacte. L'intérieur est tapissé de duvet végétal. Il est assez rare mais il arrive qu'un ancien nid de souimanga ou de tisserin soit réutilisé après avoir doublé l'intérieur et l'entrée de duvet végétal. La femelle pond entre 2 et 4 œufs de couleur bleu-verdâtre marqués de taches brun-rouge sur fond gris ocre.
Avant d'aller plus loin, il est nécessaire de mentionner que toutes les informations suivantes ne proviennent que des données collectées sur le terrain au Kenya et concernent donc le groupe " à queue brune ".
Après 12 à 14 jours d'incubation par les deux parents, l'éclosion des œufs peut se faire simultanément. Les trois premiers jours suivants la naissance des oisillons, la femelle reste au nid pour les couver, le mâle lui apporte directement la nourriture qu'il distribue d'abord aux jeunes avant la nourrir elle. Le nourrissage continue ensuite par des allées et venues incessantes des deux parents qui repartent avec un sac fécal. Durant cette période le couple défend vigoureusement son territoire et son nid contre tout intrus. En effet, la prédation venant des rongeurs arboricoles, des Pies-grièches et des serpents est relativement courante. L'envol des jeunes se produit entre 15 et 17 jours après la période de nourrissage.
Les nichées d'Apalis à gorge jaune peuvent également être parasitées par le Coucou de Klaas.
Distribution
L'Apalis à gorge jaune est une espèce africaine, non migratrice.
À l'Est du continent, l'Apalis à gorge jaune s'étend du Nord de l'Éthiopie jusqu'au Sud de l'Afrique du Sud, comprenant le Malawi, la Zambie, le Zimbabwe. À l'Ouest, elle s'étend du Sénégal jusqu'au centre de la Namibie.
Sa distribution altitudinale varie localement. En Afrique de l'Est, elle est présente du niveau de la mer jusqu'à 1900 mètres et en Afrique Australe elle ne dépassera pas les 1700 mètres d'altitude.
L'espèce n'a été que récemment découverte dans certains pays, comme dans le Sud du Mali ou au Bénin à la fin des années 80 et plus tard encore dans les années 2000 au Sénégal. Mais les conclusions de ces récentes découvertes tirent plus vers le manque d'observation que vers une expansion de l'espèce. En revanche, des écoutes audios montrent bien que l'Apalis à gorge jaune étend sa zone de distribution en Afrique de l'Ouest.
Même si l'espèce se répartie en deux grandes zones géographiques avec un total de 7 sous-espèces, on parle souvent de deux groupes d'oiseaux séparés en partie par leurs différences vocales et, dans une moindre mesure, physiques. Dans le premier grand groupe sont classés les individus " à poitrine jaune ", qui concerne presque toute la zone de répartition. Dans le second grand groupe sont classés les individus dits " à queue brune ", localisés au Kenya et en Tanzanie.
Menaces - protection
Statut de conservation IUCN
mineure
à l'état sauvage
menacé
évalué
Le statut de conservation de l'espèce a été considéré différemment par BirdLife s'il s'agit du groupe " à queue brune " ou du groupe " à gorge jaune ". Mais dans les deux cas l'espèce n'est pas menacée au niveau mondial.
Références utilisées
- Birds of the World, The Cornell Lab of Ornithology
- eBird, Cornell Lab of Ornithology et National Audubon Society
- IOC World Bird List (v14.2), Gill, F and D Donsker (Eds). 2024-04-18.
Autres références utiles
- Accipitriformes
- Aegotheliformes
- Ansériformes
- Apodiformes
- Aptérygiformes
- Bucérotiformes
- Caprimulgiformes
- Cariamiformes
- Casuariiformes
- Charadriiformes
- Ciconiiformes
- Coliiformes
- Columbiformes
- Coraciiformes
- Cuculiformes
- Eurypygiformes
- Falconiformes
- Galliformes
- Gaviiformes
- Gruiformes
- Leptosomiformes
- Mesitornithiformes
- Musophagiformes
- Nyctibiiformes
- Opisthocomiformes
- Otidiformes
- Passériformes
- Pélécaniformes
- Phaethontiformes
- Phoenicoptériformes
- Piciformes
- Podargiformes
- Podicipédiformes
- Procellariiformes
- Psittaciformes
- Pterocliformes
- Rhéiformes
- Sphénisciformes
- Steatornithiformes
- Strigiformes
- Struthioniformes
- Suliformes
- Tinamiformes
- Trogoniformes