Les hirondelles en danger

« Je suis inquiet de constater que les hirondelles se font rares. Il y a une dizaine d’années, une quinzaine de couples nichait dans mon garage. Au fil des années, il y en a eu de moins en moins. Aujourd’hui, un seul couple est présent. Pourquoi ? »
A. A., Vesoul (70)

© Gilbert Blaising
Les oiseaux en question nichant à l’intérieur d’un bâtiment sont des hirondelles rustiques, alors que les hirondelles de fenêtres construisent leur nid à l’extérieur sous les avant-toits des façades. Depuis plusieurs décennies, on constate en effet une forte régression de ces deux espèces.
Celle des hirondelles rustiques, dites de cheminées, est évaluée entre 20 % et 50 % depuis 1970, selon les régions.


Absence d’insectes
La principale cause commune aux deux espèces, ainsi d’ailleurs qu’à une majorité de petits passereaux, est la vertigineuse diminution des insectes dont tous ces oiseaux se nourrissent.
Cette chute est imputable sans conteste à l’usage massif des pesticides dans les espaces agricoles et, par propagation, dans nos jardins et dans nos parcs. Elle est à ce point spectaculaire qu’elle peut être constatée par tout un chacun.


Un habitat inadapté

© Gilbert Blaising
D’autre part, les populations d’hirondelles de cheminées ont été en particulier très fortement impactées par la disparition des innombrables étables, écuries et granges ouvertes de notre agriculture traditionnelle. Elles représentaient pour ces oiseaux familiers les intérieurs privilégiés pour leur nidification et la capture d’insectes.
Les vastes hangars désormais destinés aux animaux d’élevage ont des couvertures de tôles impropres, pour des raisons thermiques, à l’installation de nids.
De façon générale, le bâti moderne, bien clos de partout, que ce soit à la campagne ou dans les agglomérations, est par nature rédhibitoire à l’installation de ces oiseaux. Les occupants seraient-ils même prêts à les tolérer en dépit de quelques désagréments du point de vue de la propreté et de l’ordre, devenus une tendance prépondérante, voire tyrannique.


Matériaux de construction
Il existe enfin une autre cause défavorable, moins mentionnée mais réelle. C’est la difficulté qu’ont ces oiseaux maçons pour trouver la boue nécessaire à leurs constructions. Nos chemins et espaces libres sont systématiquement macadamisés et donc dépourvus de la moindre flaque d’eau.

Le braconnage, un motif avéré !
Il convient en outre d’évoquer un facteur crucial qui, hélas, ne clôt pas la liste des périls. On parlera de l’expansion du braconnage par filets tendus aux oiseaux migrateurs dans les pays méditerranéens, surtout africains. Vingt-cinq millions d’entre eux, dont nos hirondelles, seraient victimes chaque année de ces pratiques désastreuses !

Créé le 17/06/2020 par Gilbert Blaising © 1996-2024 Oiseaux.net