Bagadais casqué

Prionops plumatus - White-crested Helmetshrike

Systématique
  • Ordre
    :

    Passériformes

  • Famille
    :

    Vangidés

  • Genre
    :

    Prionops

  • Espèce
    :

    plumatus

Descripteur

Shaw, 1809

Biométrie
  • Taille
    : 25 cm
  • Envergure
    : -
  • Poids
    : 25 à 49 g
Distribution

Distribution

Identification

Bagadais casqué
adulte
Bagadais casqué
adulte

Le Bagadais casqué appartient à l'ordre des passériformes. Au sein de la famille à laquelle il appartient, les Vangidés, son genre Prionops comprend uniquement les huit espèces de bagadais. Il fait partie des trois plus grands bagadais après le Bagadais à huppe grise.
Le Bagadais casqué est un oiseau d'apparence plutôt trapue. Il n'existe pas de dimorphisme sexuel. Avec une tête qui semble assez grosse due à la disposition des plumes par rapport au reste du corps il donne l'impression de ne pas avoir de cou. Toutes les parties inférieures sont blanches, des taches noirâtres sur les flancs sont souvent cachées par les ailes au repos et passent à première vue inaperçues. Vu de dessous, la seule partie foncée est celle des rectrices noir cendré aux pointes blanches. De profil la tête du Bagadais casqué est très caractéristique. Une longue crête allongée, mesurant jusqu'à 45 mm, blanc grisâtre se dresse sur le milieu de la tête, une deuxième plus courte, de 10 mm environ, formée de plumes hérissées blanchâtres, se situe sur le front et descend jusqu'aux oreilles. L'arrière de la calotte est gris noirâtre marqué par un croissant noirâtre bordé de brun foncé derrière les joues et les oreilles. La nuque est blanche formant un genre de collier bien distinctif du dos qui lui est entièrement noir. Le bec est noir, légèrement crochu à l'extrémité de la mandibule supérieure. L'iris est gris verdâtre foncé ou jaune vif entouré d'un large cercle orbital jaune orangé avec une frange festonnée. À l'arrêt et posé, les parties supérieures sont noir verdâtre et d'aspect lustrées. Seules les pointes des rectrices apparaissent blanches. En vol, les ailes sont marquées par trois barres alaires blanches. Globalement le blanc des régimes secondaires, des tertiaires et des couvertures apparaît comme une barre évidente sur l'aile pliée. Sur une analyse plus détaillée, les rémiges primaires ont une large barre centrale blanche, cinq rémiges secondaires externes ont des pointes étroites blanches, la plus interne a une large pointe blanche et un bord externe blanc, la rémige tertiaire la plus externe a une large pointe et un bord externe blanc, la rémige tertiaire centrale a un bord externe étroit et blanc, les couvertures supérieures internes et médianes sont blanches. Les rémiges externes sont complètement blanches, les rémiges internes sont noir brillant avec des pointes blanches, le blanc diminuant vers les deux rectrices centrales qui sont complètement noires. Les pattes rouge orangé contrastent fortement avec le corps.
Le juvénile ne ressemble à l'adulte qu'à partir du 12ème mois. Avant il possède malgré tout une crête plus courte. Le plumage est plus brun et les pointes des plumes des parties supérieures sont chamois. Il ne possède ni de cercle orbital jaune ni de croissant au niveau du cou. Les yeux sont bruns et les pattes plutôt jaunâtres.
Les sous-espèces diffèrent ensuite par la taille plus ou moins grande de la crête et la couleur de la tête plus ou moins grisâtre ainsi que par la largeur plus ou moins grande des bandes alaires blanches voire inexistante pour P. p. vinaceigularis.

Indications subspécifiques 6 sous-espèces

  • Prionops plumatus plumatus (Senegal to n Cameroon)
  • Prionops plumatus concinnatus (c Cameroon to nw Ethiopia and Uganda)
  • Prionops plumatus cristatus (Eritrea and n Ethiopia to se Sudan and nw Kenya)
  • Prionops plumatus vinaceigularis (e Ethiopia and Somalia to e Kenya and ne Tanzania)
  • Prionops plumatus poliocephalus (e Tanzania, Malawi, s, e Zambia and Mozambique to e South Africa)
  • Prionops plumatus talacoma (c,s Kenya, Uganda to Angola, n Namibia, n, e Botswana, Zimbabwe and ne South Africa)

Noms étrangers

  • White-crested Helmetshrike,
  • Prionopo crestiblanco,
  • atacador-branco,
  • Weißschopf-Brillenvanga,
  • sisakos pápaszemesgébics,
  • Helmklauwier,
  • Averla piumata bianca,
  • vittofsad hjälmtörnskata,
  • Hvittopphjelmvarsler,
  • okuliarnatka strakatá,
  • přílbovník chocholatý,
  • Hjelmtornskade,
  • valkoharjalepinkäinen,
  • Withelmlaksman,
  • prionop de cresta blanca,
  • czołoczub żółtooki,
  • Длиннохохлый очковый сорокопут,
  • エボシメガネモズ,
  • 长冠盔鵙,
  • 長冠盔鵙,

Voix chant et cris

Le Bagadais casqué est un oiseau bruyant. L'espèce étant grégaire les vocalisations sont importantes pour réguler les interactions sociales au sein du groupe et certains cris peuvent refléter le statut social de chaque individu.
Il existe une grande variété de cris dont beaucoup sont frappants et prolongés. Cela comprend des bavardages, lors de la localisation de la nourriture ou du matériel de nidification, des claquements de becs très caractéristiques, des bourdonnements, des grognements lors d'une agression par exemple, des roulements, des gazouillements, des sifflements et des notes nasales.
Nombreux de ces sons sont émis en chœur ou en duo, y compris lors des manifestations territoriales souvent à l'initiative de la femelle dominante. Le couple reproducteur entretient des liens par des appels et des réponses. Le mâle lance à la femelle des "yuki-yuki", et la femelle répond "kidoki-doki".
L'appel général chez l'espèce est un "cherow-cherow". En vol l'appel est un son doux "whit-whit", "treeu" est un appel plus fort donné par les individus perdus. Le cri d'alarme est strident "tzzee-tzzee". Les vocalisations varient apparemment entre les sous-espèces comme c'est le cas en Afrique de l'Est entre P. p. poliocephalus et P. p.cristatus.

Habitat

Bagadais casqué
adulte

Le Bagadais casqué est de façon générale une espèce forestière. Pendant la saison de reproduction il occupe principalement les savanes boisées de feuillus où dominent plusieurs essences d'arbres et d'arbustes buissonnants de la famille des Fabaceae : Baikiaea, Brachystegia, Burkea, Pterocarpus, ainsi que des Mopanes et Badamiers.

En dehors de la saison de reproduction le Bagadais casqué erre et vagabonde dans les savanes d'acacias, les forêts côtières et riveraines, les lisières de forêts, les prairies boisées et les plantations de palmiers à huile, d'eucalyptus et de pins. Il fréquente également les jardins même dans les zones urbaines. Même s'il ne dépasse pas les 1 500 mètres d'altitude, il peut monter jusqu'à 2 200 mètres.

Comportement traits de caractère

Bagadais casqué
adulte

Le Bagadais casqué est une espèce majoritairement résidente avec malgré cela des déplacements et des migrations.
Les migrations se produisent lorsque l'espèce quitte son aire de reproduction. Au Ghana, Il s'agit simplement de déplacements saisonniers nord-sud. Entre le Kenya et la Tanzanie, les migrations sont régulières, l'espèce quitte le Kenya pendant la saison sèche pour se reproduire dans les zones de nidification en Tanzanie. Certains mouvements sont aussi altitudinaux avec une descente vers les régions plus basses à la fin de la saison de reproduction. Dans le sud de son aire de répartition l'espèce semble particulièrement nomade pendant la saison sèche, errant dans des régions boisées qui ne conviennent pas à la reproduction et même dans des habitats urbains. Les grandes périodes de sécheresse provoquent également de grands mouvements vers des zones habituellement non appropriées à l'espèce, ce fut le cas en Afrique du Sud en 1953, 1970, 1979 et 1992.

Le Bagadais casqué est une espèce grégaire, il vit et se nourrit en petits groupes étroitement liés entre eux. On observe jusqu'à 22 individus mais la moyenne serait plutôt de 7 individus.

Bagadais casqué
adulte plum. nuptial
Le groupe établit des périmètres vitaux quant à sa recherche de nourriture sans pour cela le défendre continuellement. En effet, ce périmètre peut être partagé avec d'autres groupes adjacents sans agressivité, surtout pendant la période inter nuptiale. On pense que ces groupes de Bagadais casqués seraient même des catalyseurs dans la formation des rondes d'oiseaux. Certains individus jouent le rôle de sentinelles pendant que d'autres se nourrissent. La présence de mésanges, loriots, drongos et brubrus sont très facilement acceptées, en revanche notre oiseau devient vite agressif à l'arrivée des Bagadais à front roux, à bec rouge et à huppe grise lorsque les aires de répartitions de ces quatre espèces se superposent. La taille des périmètres vitaux dépend des précipitations ainsi que de la densité des groupes adjacents.

Il existe au milieu de ce périmètre vital un parcours de recherche de nourriture. Celui-ci peut être repris sur plusieurs journées consécutives. La taille de cette zone vitale de nourrissage va en augmentant à l'approche de la période post-nuptiale et inversement, les groupes diminuent en nombre d'individus.
La recherche de nourriture s'effectue à tous les niveaux, principalement vers les strates moyennes à inférieures de la végétation parmi les feuilles, ceci surtout en été. En hiver il cherchera davantage sa nourriture au sol. Certaines proies sont localisées grâce à des indices auditifs.
Le Bagadais casqué se déplace donc en groupe, par petits bonds au milieu de la forêt en utilisant des sites de perchoirs, les individus qui ferment le groupe passent devant et ainsi de suite. Il quittera occasionnellement les forêts après des incendies où les terrains récemment brûlés lui procureront facilement de la nourriture.

Alimentationmode et régime

Bagadais casqué
adulte

Le Bagadais casqué est assez omnivore. Il se nourrit en grande majorité de petits invertébrés et à l'occasion de petits reptiles et de fruits.

Bagadais casqué
adulte
Les chenilles représentent 46% des proies consommées, suivent ensuite les lépidoptères, les sauterelles, termites, mantes religieuses, fourmis, coléoptères, mille-pattes, cigales, mouches et araignées. Les geckos ne représentent finalement que 1% des proies capturées. Il chasse au milieu de la végétation, sous les feuilles, sur les troncs et les branches, certaines fois au sol mais jamais en vol.

Reproduction nidification

Sur la totalité de l'aire de répartition la saison de reproduction a lieu toute l'année. En Afrique de l'Ouest elle a lieu principalement de mars à juillet et d'octobre à novembre. Au nord-est il s'agit principalement des mois de février à mars et d'octobre à novembre. Au centre et dans le sud elle s'étend d'août à avril avec un pic de septembre à novembre. Il y a en général deux nichées par saison.

Le Bagadais casqué est monogame, le lien établit au sein du couple peut durer deux à trois ans, malgré tout il reste grégaire même en période de reproduction. Les groupes sont socialement bien organisés et la hiérarchie par ordre décroissant de dominance a une grande importance. Il y a au sein d'un groupe un ou plusieurs couples reproducteurs, ils sont accompagnés de leurs frères et sœurs respectifs, ainsi que de leurs progénitures, adultes, immatures ou juvéniles. Un tel groupe peut coexister pendant 10 ans. À la mort du mâle reproducteur celui-ci sera remplacé par un de ses frères, il en va de même pour la femelle reproductrice. Un nouveau groupe se crée lorsque jusqu'à quatre sœurs d'un groupe rejoignent jusqu'à quatre frères d'un autre groupe.

Bagadais casqué
adulte
La reproduction est coopérative, tous les membres du groupe participent à tous les aspects des tâches de nidification, le couple reproducteur faisant apparemment le plus de chose. Certains couples n'appartiennent à aucun groupe et ne disposent d'aucune aide, ils ne réussissent alors généralement pas à se reproduire.
Même s'il s'agit d'une reproduction sociale, il ne s'agit pas construire des nids côte à côte comme certaines autres espèces qui colonisent des arbres entiers. Chez le Bagadais casqué chaque nid est espacé d'au minimum 50 mètres et plus. La défense du territoire est également l'affaire de tous.

La parade nuptiale est marquée par l'ouverture des ailes aux battements lents puis le mâle s'approche de la femelle avec des matériaux de construction dans le bec. Le couple reproducteur choisit lui-même le site de nidification et la construction du nid se fait à deux, sur une période de quatre jours, tout en étant aidés par d'autres membres du groupe. Le nid, placé entre 2 et 10 mètres du sol, mais principalement entre 3 et 6 mètres, est construit sur une branche d'arbre horizontale ou dans une fourche en forme de coupe bien formée et compacte faite de bandes d'écorce, reliées entre elles de manière extravagante avec de la toile d'araignée. Le nid est doublé d'écorce, de radicelles, d'herbe et de lichen. Le tout forme un camouflage parfait ressemblant à une boursouflure sur une branche. Ajouté à cela, l'arbre choisi possède souvent une écorce grisâtre et/ou recouverte de lichen. Le même arbre voir le même site peut être utilisé plusieurs années de suite tant que le groupe social reste stable.

La femelle pond entre 2 et 5 œufs, occasionnellement deux femelles peuvent pondre dans le même nid, on compte alors jusqu'à 9 œufs.
En cas d'échec et de perte de la première ponte, la femelle ne met en moyenne que 11 jours pour la remplacer. L'incubation est effectuée par tous les membres du groupe, le couple reproducteur ne couve lui que 35 % du temps durant la journée. La couvaison dure entre 16 et 21 jours, généralement 17. Une nouvelle fois, le groupe dans sa totalité s'occupe du nourrissage des jeunes, ceci pendant 20 jours. Les jeunes restent ensuite dépendants du groupe durant 10 semaines suivant l'envol. Une fois devenu autonome dans sa recherche de nourriture le jeune peut soit rester au sein du groupe pour servir d'auxiliaire soit errer pour former des groupes unisexes avec d'autres jeunes.

Il existe des cas de parasitisme sur les nichées du Bagadais casqué par le Coucou d'Audebert, par le Coucou solitaire et le Coucou criard mais ces trois cas sont quasiment uniques car le taux élevé de fréquentation des nids par le groupe permet de réduire les possibilités de parasitisme de couvée. Le taux de survie est en moyenne de 60 % la première année, la principale cause d'échec est la prédation par les mammifères, les reptiles, et d'autres oiseaux : le Bateleur des savanes, l'Aigle d'Ayres, le Gymnogène d'Afrique, l'Autour gabar et le Faucon pèlerin. La première reproduction peut avoir lieu à 2 ans mais 50 % d'entre eux se reproduisent à partir de 5 ans.

Distribution

Bagadais casqué
adulte

Le Bagadais casqué occupe la partie subsaharienne de l'Afrique. Il y a une absence notable des données de présence de l'espèce en République Démocratique du Congo, en Guinée équatoriale, au Gabon, au Soudan du Sud, en Somalie, au Sud de la Namibie et du Botswana ainsi que sur une grande partie de l'Afrique du Sud.

Menaces - protection

Statut de conservation IUCN
Eteint
Menacé
Préoccupation
mineure
Éteint
à l'état sauvage
Quasi
menacé
Non
évalué
EX EW CR EN VU NT LC NE

Le Bagadais casqué n'est pas menacé à l'échelle mondiale, sa présence est commune à fréquente dans une grande partie de son aire de répartition. Dans l'extrême sud de l'aire de répartition la densité de population est de 10 hectares pour un groupe. Au Zimbabwe, on compte 140 périmètres vitaux pour une moyenne de 18 hectares par groupe.
Le Bagadais casqué est présent dans de nombreux parcs nationaux et autres zones protégées sur toute l'aire de répartition, ceci favorise sa conservation. Ses habitats boisés lui ont également et certainement fournis de bonnes protections contre les périodes de grandes sécheresses.

Références utilisées

Autres références utiles

QRcode Bagadais casquéFiche créée le 25/08/2023 par
publiée le - modifiée le 29-08-2023
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