Hôte des forêts

Mésange noire © Gilbert Blaising
Mésange noire © Gilbert Blaising

La Mésange noire fait partie des sept espèces de mésanges qui se reproduisent dans notre région. Elle est bien moins connue que ses cousines, la charbonnière et la bleue, communes dans nos jardins et parcs urbains pendant toute l'année.


Durant l'hiver,Mésange noire © Jean-Louis Corsin
Mésange noire © Jean-Louis Corsin
il lui arrive de faire son apparition proche des habitations, dès lors où lui est offerte une mangeoire fournie de graines, tournesol en particulier. Hormis ces incursions hivernales, elle habite les forêts à dominante de résineux et davantage en montagne qu'en plaine.

Pendant la belle saison, c'est donc au cours de nos promenades en forêt que nous avons la meilleure opportunité de la voir, à l'instar de la Mésange huppée moins abondante, mais qui a les mêmes mœurs à quelques nuances près.

Encore faut-il bien regarder, sinon notre Mésange noire peut être confondue avec la charbonnière dont elle a les joues blanches et la calotte noire de même qu'un chant semblable pour les oreilles non exercées.

Pourtant, bien plus petite que sa proche cousine, elle n'a pas, comme celle-ci, de jaune vif sur le ventre barré par une raie longitudinale noire. De plus, sa bande blanche sur la nuque la distingue clairement. Très vive, voire furtive, comme bien d'autres oiseaux, elle n'est pas farouche et ne se laisse guère troubler par une présence humaine. Avec un peu d'attention, et de préférence avec des jumelles en sus, son observation ne relève donc pas de la chance, comme c'est le cas par exemple du Tarier des prés devenu rare dans notre région.

Mésange noire © Didier Collin
Mésange noire © Didier Collin

En apercevant la Mésange noire, on ne peut être que frappé par ses dons acrobatiques qui lui permettent de se suspendre tête en bas aux extrémités des ramilles et des barbes de lichens. A la recherche des semences de conifères, elles savent très bien éviter le piquant des aiguilles en se dressant de toute leur hauteur sur les pattes. Pendant l'hiver, ces semences ainsi que les faines et graines d'arbres représentent la ressource alimentaire principale, en l'absence des insectes, des chenilles, des araignées et pucerons qui constituent leur plat de résistance au cours de la belle saison. Cet éclectisme permet aux Mésanges noires, comme aux autres espèces du genre, de rester sédentaires parmi nous. Cependant, en hiver elles sont erratiques et sociables, prospectant en groupes vagabondes des - tables - mieux garnies, mangeoires comprises.

Mésange noire © Hervé Michel
Mésange noire © Hervé Michel

A cette saison, les résidents de plaine sont souvent rejoints par ceux de la montagne et par des individus, parfois très nombreux, venus du Centre et du Nord de l'Europe, en particulier lorsque dans ces régions des conditions météorologiques extrêmes se combinent avec une moindre fructification occasionnelle des résineux.

Toutefois, dès la mi-février le comportement des Mésanges noires entre dans leur - phase conjugale -. Les intrus refluent vers leurs régions respectives de nidification, les mâles commencent à parader et les couples à se former. Ces oiseaux dits cavernicoles se préoccupent ensuite de trouver une cavité d'arbre ou de souche, une crevasse de rocher, voire un terrier abandonné pour y installer le nid fait de mousses arrachées aux troncs voisins. En mars déjà les regroupements hivernaux sont terminés, chaque couple revendiquant par la suite un territoire bien à lui et propre à lui assurer en exclusivité la pitance pour élever les 8 à 10 oisillons naissant généralement en mai.

Créé le 30/11/2010 par Gilbert Blaising © 1996-2024 Oiseaux.net