Buse rouilleuse

Buteo regalis - Ferruginous Hawk

Systématique
  • Ordre
    :

    Accipitriformes

  • Famille
    :

    Accipitridés

  • Genre
    :

    Buteo

  • Espèce
    :

    regalis

Descripteur

Gray, GR, 1844

Biométrie
  • Taille
    : 69 cm
  • Envergure
    : 122 à 142 cm.
  • Poids
    : 977 à 2074 g
Longévité

20 ans

Distribution

Distribution

Description de la famille

Les Accipitridés sont une famille de rapaces diurnes présente sur tous les continents, excepté l'Antarctique. Leur taille va de petite à grande. Ils ont en commun : - un dimorphisme sexuel, le mâle étant plus petit que la femelle, - une vision binoculaire importante, permettant un repérag... lire la suite

Identification

La buse rouilleuse est la plus grande des buses nord-américaines. Comme la Buse pattue (Buteo lagopus), ses tarses sont enplumés jusqu'aux doigts. En raison de sa taille, de sa silhouette et de son comportement, elle est parfois confondue avec l'Aigle royal (Aquila chryseatos). La buse rouilleuse possède deux phases de couleurs.
En phase claire, les plumes du front, du capuchon, de la nuque, des côtés de la face et de la gorge sont striées de noir et ont des bordures orange-cannelle. Elles ont un côté et une base blanche, ce qui donne à la tête une apparence striée de brun et de blanc. L'ensemble des parties supérieures est brun-rouille avec d'évidentes taches sombres sur le centre des plumes, plus visibles sur le manteau que sur les couvertures moyennes. Les grandes couvertures sont gris foncé. Les primaires présentent une zone blanche évidente lorsque les ailes sont déployées. Les sus-caudales sont orange-cannelle, contrastant avec les rectrices qui varient du blanchâtre au gris clair. Le menton, la gorge, et la poitrine sont blancs avec de fines stries pectorales cannelle. L'abdomen, les côtés de la poitrine et les flancs sont clairs avec des motifs roux en forme de croix. Les cuisses sont roux foncé avec des barres sombres. Les sous-caudales et le dessous des ailes sont blancs. Les iris sont jaune pâle, les tarses jaune brillant. Le bec est corne bleuâtre.
En phase sombre, La tête, le corps entier, les couvertures supérieures et inférieures ainsi que la queue sont bruns à sépia foncé. Certaines plumes, en particulier celles de la gorge, de la poitrine et des intrascapulaires son bordées de cannelle. Les rémiges sont identiques à celles de la phase claire, sauf que le gris foncé est remplacé par du brun sombre. La queue est majoritairement grisâtre hormis les filets extérieures des rectrices qui sont lavés de brun. Les iris sont bruns, les autres parties nues sont semblables à celles de la phase claire. Une phase fauve intermédiaire peut être observée. Elle ne concerne qu'une faible quantité d'individus.

Chez les juvéniles en phase claire, les parties inférieures sont d'un blanc immaculé. Le dessus est moins ferrugineux ou orange-cannelle. La queue grise affiche une vague barre sombre. Les juvéniles en phase sombre ont le corps et les couvertures alaires presque entièrement brun foncé. La poitrine est parfois teintée de roux. La queue porte de vagues bandes foncées. L'iris est brun-jaune. Le bec est noir, les tarses jaune terne.

Indications subspécifiques espèce monotypique

Noms étrangers

  • Ferruginous Hawk,
  • Busardo herrumbroso,
  • bútio-ferrugíneo,
  • Königsbussard,
  • királyölyv,
  • Rosse Ruigpootbuizerd,
  • Poiana tabaccata,
  • kungsvråk,
  • Kongevåk,
  • myšiak bielochvostý,
  • káně královská,
  • Kongevåge,
  • kuningashiirihaukka,
  • aligot rovellat,
  • myszołów królewski,
  • karaliskais klijāns,
  • Королевский канюк,
  • アカケアシノスリ,
  • 锈色鵟,
  • 王鵟,

Voix chant et cris

Buse rouilleuse
adulte

La buse rouilleuse est bruyante en période de reproduction, . alors qu'elle est très calme, voire silencieuse en hiver, même lorsqu'elle est en petits groupes d'une dizaine oiseaux. Son cri d'alarme consiste en un "kree-a" grinçant ou en un "kaah kaah", presque identique à celui du Goéland argenté. Certains auteurs décrivent également des hurlements assez semblables à ceux des buses à queue rousse (Buteo jamaicensis).

Habitat

La buse rouilleuse fréquente les prairies semi-arides des Grandes Plaines, en particulier les espaces bien conservés qui sont pourvus d'arbres clairsemés, d'affleurements rocheux et de parcelles boisées bordant les rivières et les cours d'eau. Bien que cette espèce soit sédentaire dans les parties les plus méridionales de son aire de distribution, certains oiseaux migrent dans les vallées de haute-montagne recouvertes d'herbes rases pendant la période qui suit la reproduction. Dans de nombreuses régions, au Nevada et sans doute ailleurs, cette buse occupe des habitats où les rongeurs et les lagomorphes sont abondants, c'est à dire les lieux où se mêlent les herbes, les plantes fleurissantes et les armoises-herbes blanches. La nidification s'effectue alors dans des zones de genévriers qui surplombent de larges vallées ouvertes. L'habitat qui convient sans doute le mieux à cette espèce est constitué de prairies surmontées d'un système de crêtes et de collines qui sépare de larges vallées, ces dernières formant des terrains de chasse particulièrement fructueux.

Comportement traits de caractère

Les buses rouilleuses sont territoriales pendant la période de nidification. Elles nichent en solitaire dans une zone bien déterminée : les nids dont la façade est orientée vers le même territoire de chasse sont distants d'au minimum 2 kilomètres les uns des autres. Ceux dont la façade est orientée vers deux directions opposées peuvent être proches de 600 mètres. Les buses rouilleuses marquent leur territorialité de deux façons bien distinctes : soit elles s'installent sur un perchoir bien en évidence au début de la période de nidification, soit le mâle plane en solitaire au dessus de son territoire. Les vols planés ne sont pas uniquement territoriaux, ils peuvent intervenir dans plusieurs conditions : lorsque la buse chasse au-dessus de son territoire, lorsque le mâle reconduit un intrus jusqu'à la frontière de sa zone d'influence ou au cours de vols familiaux lorsque plusieurs individus volent de concert. En réponse à l'intrusion de certains rapaces, congénères ou non, la buse accomplit deux parades particulières : dans le premier cas, elle agite rapidement les ailes dans une série de battements peu profonds qu'elle alterne avec de petites glissades. Dans le deuxième cas, au contraire, elle fait preuve de détermination et d'assurance, effectuant d'amples mouvements des ailes, pratiquant des virages inclinés et accomplissant quelques acrobaties.

Les buses rouilleuses sont monogames et leurs liens conjugaux demeurent actifs pendant toute l'année. La question de la fidélité au site de nidification est assez difficile à trancher dans la mesure où elles entretiennent généralement plusieurs nids par saison. En effet, chaque couple peut s'occuper de la restauration et du maintient de cinq nids simultanément. On possède cependant la preuve de l'occupation de nids pendant plusieurs années consécutives.

Bien que les buses rouilleuses volent et planent bien, elles attrapent rarement leurs proies en plongeant d'une haute distance. Elles approchent généralement leurs victimes d'un vol bas et rasant. Les lièvres, mais également les gallinacés comme les tétras, les perdrix et les faisans sont souvent surpris par cette tactique qui rapelle beaucoup celle de l'Autour des palombes. Les buses rouilleuses chassent surtout le matin et tard dans l'après-midi Quatre méthodes de chasse ont été répertoriées en ce qui concerne ce rapace : la chasse à l'affût à partir d'un perchoir (9% des cas), la chasse à partir du sol à proximité d'un terrier (26%), la chasse aérienne à partir d'une hauteur d'environ 30 m (11%), enfin la chasse à partir d'une très haute altitude, près de 100 m (21%). Certains observateurs estiment que la buse rouilleuse et la Buse de Swainson chassent exactement les même proies dans les endroits où leurs aires se chevauchent. Une solide compétition s'établit alors entre les deux espèces.

Alimentationmode et régime

La buse rouilleuse possède un régime très spécialisé qui est composé presque exclusivement de rongeurs des prairies et de lagomorphes. En nombre, les mammifères représentent environ 85% des prises. L'étude des pelotes de réjection a permis d'identifier plus précisément les proies : écureuils terrestres (Spermophilus richardsonii), lièvres à queue blanche (Lepus townsendii), gaufres (Thomomys). Le reste du menu comporte des oiseaux, des reptiles et des amphibiens.

Reproduction nidification

Dans près de 60% des cas, la buse rouilleuse installe son nid dans les arbres, mais il lui arrive également de le placer sur une saillie rocheuse, à terre ou sur une structure artificielle bâtie par les humains. En fait, ce rapace est très versatile en matière de choix d'emplacement, il peut également préférer des lieux aussi divers qu'une meule de foin ou une corniche de falaise. Le choix du site de nidification prend en compte trois paramètres principaux : la sécurité du nid, l'abondance des proies et l'expérience des années précédentes. Peu après la formation des couples, les partenaires effectuent en effet la tournée des anciens nids et en sélectionnent un qu'ils commencent à restaurer. Le mâle se charge de la collecte des matériaux qu'il trouve à terre ou dans les broussailles, tandis que la femelle reste au nid pour aménager la structure et modeler la coupe intérieure avec des brindilles, des tiges, des morceaux d'écorce et de la bouse de vache. Si la nichée est détruite ou perdue en début de saison, le couple abandonne le nid et entreprend de s'installer ailleurs.

L'accouplement a lieu peu après la construction ou la restauration du nid. Il est parfois précédé par un certain nombre de rituels qui sont accomplis par le mâle. Avant la copulation, ce dernier effectue parfois des parades aériennes, peu élaborées, se perche de longues minutes en compagnie de sa partenaire ou procède à des offrandes de nourriture. Ces préalables ne sont pas obligatoires et le comportement du mâle est souvent très variable. La taille des pontes varie selon les lieux et selon l'abondance de proies : de manière générale, les nids qui sont placés à terre produisent des pontes plus importantes que ceux qui sont installés dans les arbres. La femelle pond entre 2 et 6 oeufs blancs et lisses tachetés de brun et de chamois. Elle les dépose à 2 jours d'intervalle et ne commence apparemment à couver qu'après le premier œuf. Les deux parents se relaient pour couver pendant environ 32 jours, les tours des mâles étant légèrement plus courts que ceux de leur partenaire.

Le séjour au nid est assez bien documenté. Les jeunes poussins sont nidicoles et ils ne prennent leur envol qu'au bout de 38 à 50 jours. Les jeunes mâles sont plus précoces et quittent le nid une dizaine de jours avant les femelles. Quand ils naissent, ils ont les yeux clos et un duvet humide. Ils sont totalement impotents jusqu'à l'âge de 2 semaines. Bien que certains juvéniles soient parfois capables de capturer des proies vivantes dès l'âge de 52 jours, la plupart du temps, les oisillons sont dépendants de leurs parents pendant encore plusieurs semaines en ce qui concerne la nourriture. Cette période de dépendance, extrêmement variable, est estimée entre 10 et 40 jours. Chez les buses rouilleuses, la productivité des couvées est quasi analogue à celle des buses à queue rousse ou des buses de Swainson. Le nombre de jeunes à l'envol varie en moyenne de 2,7 à 3,6, ce chiffre atteignant son maximum les années où les lièvres sont abondants. La mortalité des jeunes adultes est estimée à 25%.

Distribution

La buse rouilleuse est endémique du centre-ouest du continent nord-américain. Son aire s'étend de l'est de l'état de Washington et du sud de l'Alberta jusqu'à l'est du Nevada, le nord de l'Arizona et du Nouveau-Mexique. Les populations les plus nordiques, celles qui nichent au Canada, au Dakota, au Montana, dans le nord de l'Idaho et de l'Oregon, migrent vers le sud et s'installent dans les prairies du Wyoming, du Colorado, de l'Utah et des états du sud de l'aire de répartition. La buse rouilleuse est monotypique, c'est à dire qu'elle n'est pas divisée en sous-espèces.

Menaces - protection

Statut de conservation IUCN
Eteint
Menacé
Préoccupation
mineure
Éteint
à l'état sauvage
Quasi
menacé
Non
évalué
EX EW CR EN VU NT LC NE

La buse rouilleuse est principalement en danger lorsqu'elle est dans les zones d'hivernage. Bien que, comme la majorité des rapaces, elle soit considérée comme une espèce protégée, elle est souvent prise comme cible quand elle se perche sur le bord des routes. La densité de l'espèce est très variable selon les états : de manière générale, elle est considérée comme en déclin sur la plus grande partie de son aire de distribution. Cependant, certaines régions font exception : le Wyoming avec 800 couples nicheurs et l'Arizona avec 240 paires de reproducteurs font figure de bons élèves. En Alberta, par contre, l'aire de distribution de la buse rouilleuse semble avoir diminué de près de 60%. L'IUCN classe l'espèce comme "presque menacée" (NT).

Références utilisées

Autres références utiles

QRcode Buse rouilleuseFiche créée le 29/10/2009 par
publiée le - modifiée le 07-11-2009
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